+ A PIECE IN THEIR GAMES

Ils ont essayé de nous détruire, mais ils n'ont pas réussi. Nous nous relevons toujours plus fort, toujours plus nombreux. Cette fois, je ne les laisserai pas faire. Je me battrai, battrai, même si cela doit se solder par ma mort. Peu importe. Je ne les laisserai pas gagner.

Je me redresse, respire un bon coup et avance d'un pas décidé. La peur ne paraît pas sur mon visage, pourtant, mon ventre est noué. Je crains ce qui risque de se passer. Serai-je assez convaincante pour qu'ils acceptent de m'offrir ce travail ? Je me suis assez entraînée, devant ma glace, chaque jour, pour qu'aucune mimique, aucun geste, ne me trahisse. Normalement, rien ne peut transparaître. Je serre les poings, ferme les yeux afin de regagner confiance. « Mlle Hastings ? » J’ouvre les paupières brusquement. Devant moi se tient un homme à l’allure élégante, habillé d’un costume bleu foncé, coiffé à l’ancienne avec une barbe grisonnante. « Vous êtes prête ? » J'acquiesce lentement. Il m'indique d'un geste de la main la porte de son bureau. Je me dirige vers lui et pénètre dans cette pièce, qui ressemble plus à un petit placard, avec l'homme qui m'offrira peut-être ma dernière chance.

« Pourquoi souhaitez-vous devenir reporter pour le Capitole ? » Pour le détruire, espèce d’idiot. Je lève les yeux, lentement, vers mon interlocuteur. Je bats des cils, essayant tant bien que mal de le charmer. Mais il paraît insensible aux signaux que je lui envoie depuis le début de l’entretien. Il se montre bien trop professionnel. Ou bien, les femmes ne l’intéressent pas. Je ne peux donc pas compter sur mes atouts physiques, aujourd’hui, mais sur mes véritables talents, que l’on pourrait juger comme étant plus éthique que mon décolleté ou mes yeux de biche. « Eh bien … » J’enroule une mèche de mes boucles brunes autour de mes doigts, me mords la lèvre inférieure et prends le temps de réfléchir à une réponse correcte. Une réponse parfaite.

SIX ANS PLUS TÔT

Je lui portai un amour indéfinissable. Les tourments de la passion bouillonnaient en mon for intérieur. Ses caresses m’avaient transporté vers un endroit encore inconnu. Encore suffocante à cause de la chaleur que notre étreinte m’avait apporté, je portai le drap sur ma poitrine, par simple pudeur, encore trop peu habituée à me tenir nue devant l’homme que j’aimais. Lui ne ressent pas autant de gêne. Il se lève, se dirige vers la salle-de-bains, et me laisse le plaisir d’observer ses fesses musclées. Je me sens rougir, suite à l’insistance de mon regard mais ne peux m’en empêcher. Je le trouve beau. Charmant, envoûtant presque. Je ne regrette pas un seul instant la nuit que nous venons de passer. Ma virginité désormais envolée, je me sens plus femme, plus confiante. Pourtant, rien ne semble avoir changé autour de moi. La chambre restait la même, le soleil se lèverait dans quelques instants et les oiseaux se mettraient à changer. Le monde était semblable à la veille, seule moi me sentais différente. Au bout de quelques minutes Aidan réapparut dans la chambre d’hôtel que nous avions loué. Il avait revêtu ses habits, et c’est avec déception que je constatai que notre nuit magique se terminait là. Je soupirai, n’ayant aucune envie de revenir à la réalité.





« Vous serez amenée à quitter votre district plusieurs fois par mois. Il se peut même que vous soyez plus souvent à l’extérieur que chez vous. Ne craignez-vous donc pas l’éloignement ? »

+ REAL OR NOT REAL ?